24 Heures Motos - Evelyne Foray, mère de deux champions
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24 Heures Motos - Evelyne Foray, mère de deux champions

La veille du départ de la 42e édition des 24 Heures Motos, Evelyne Foray, la maman des jumeaux Freddy (Honda #1) et Kenny Foray (BMW #6), a raconté ''sa'' carrière de '''mère de champions''. La situation n'est pas simple à vivre avec la tension que suscite la compétition, mais quand en plus, les jumeaux sont adversaires, ça l'est encore moins. Et que dire d'une course où ses deux garçons sont en manque de réussite comme lors de ces 24 Heures Motos 2019 ? Rencontre avec la courageuse et compréhensive madame Foray.

Avez-vous un rituel avant la course, avec vos fils Freddy et Kenny ?

Je n'ai pas vraiment de rituel établi, mais j’aime bien qu’ils viennent me voir avant le départ, ainsi je peux me rendre compte si ça va, avoir un petit avis, un contact. Je n’aime pas les voir passer sans rien me dire. C’est important pour moi ce petit échange.

Est-ce stressant d'avoir ses deux enfants en piste ?

Il y a des virages que je crains. D’un autre côté, j’adore l’endurance, la compétition. Quand mon mari (Jean Foray, ancien pilote vitesse et endurance) courait, j’adorais venir. Je me force à aller sur le circuit pour oublier. J'y vais surtout la nuit. C’est parfois très impressionnant. Je m'occupe en prenant des photos, ça me permet d’oublier. Je me concentre sur les clichés que j'ai à prendre et moins sur ce qui se passe en course.

Avez-vous un rôle particulier pendant la course pour les garçons ?

Non, pas vraiment mais je peux leur rendre service quand il faut. Je suis toujours là quand ils ont besoin. Ce n’est jamais grand-chose : déposer des tickets, des ''pass'', faire à manger... Ils savent que je suis là, toujours, pour eux. Je pense que c’est un bon soutien moral pour eux.

Vous arrive-t-il de vous retrouver dans les stands ?

Oui, j’aime bien y aller. Mais il y a beaucoup de monde, alors j’essaie de me faire discrète. J’essaie surtout d’y aller de nuit, c’est plus facile. Je n’aime pas forcément aller dormir tout en sachant que la course se déroule : ça ce n’est pas possible pour moi. Il m’arrive parfois de me coucher, mais j’ai toujours une oreille qui traîne, attentive à ce qui se passe en piste.

Quelle est la course qui vous a le plus marquée ?

En 2010, il y a eu des 24 Heures où mon mari, Kenny et Freddy roulaient. Donc un énorme stress pour moi. En plus, dans l’équipe du SERT où était Freddy, son coéquipier, Guillaume Dietrich a eu un grave accident : il s’est fait percuter. Pour moi, ça a été un moment horrible. Quand la course commence par ça, c’est horrible. J’ai vu mes fils complètement perturbés. Kenny est remonté sur la moto les larmes aux yeux. Je peux vous dire que ces 24 Heures ont été très longues. J’ai eu extrêmement peur. Au début de la course, c’est important pour moi que tous les pilotes fassent bien leur relais et que ca se passe bien pour eux. C’est de l’endurance, ils auront de petits problèmes, c'est presque certain. Mais je trouve ça terriblement frustrant pour l’équipe lorsqu’un souci intervient dès le début de course. Finalement, je suis un peu la maman pour tous ces pilotes.

Comment vous dédoubez-vous avec vos fils ? Ils ne courent pas dans la même équipe. Parfois, il faut réconforter celui qui a perdu et féliciter celui qui a gagné ?  

Oh...c’est très dur. Vous savez, ce sont des jumeaux alors on a toujours envie que les deux aient la même chose. C’est frustrant si l’un fait un bon résultat et l’autre non. Dans ces moments-là, on ne se dit pas grand chose, on sait qu’ils sont tellement frustrés. On n’a pas les mots. Ils savent comment ça se passe, c’est la course. Après, parr rapport autres pilotes et à leurs parents, j’ai la chance déjà d’en avoir un sur le podium. Quand Freddy a gagné l’année dernière, Kenny devait partir car son équipe a dû abandonner. Il avait tout préparé : son fils et lui étaient dans le camping-car, prêts à partir. Je lui demande ce qu’il a et il me répond “si ça tient, ça m’embête de partir pour Freddy…” Du coup, il est revenu. Il l’a retrouvé sur le bord de piste et ça, c’était merveilleux. Freddy pensait que son frère était parti. Il a vu quelqu’un qui lui faisait des grands signes, c’était Kenny. C’était génial. Ils sont heureux l’un pour l’autre.

Avez-vous un souvenir incroyable ?

L’année dernière, quand Freddy a été champion du monde, après avoir gagné les 24 Heures Motos après le Bol d’Or ! Il avait tellement galéré les autres années… Etre champion du monde, c’était un vrai bonheur. Ah si, j’ai un autre souvenir important pour moi : lorsqu’ils ont été tous les deux pilotes officiels. Au Bol d’Or, ils ont fait le podium tous les deux. C’était leur première course en officiels, je n’y croyais pas. On était déjà extrêmement stressés. Freddy m’avait appelé en me disant “maman, je suis sur la n°1 cette année”, c’est quelque chose. C’est extraordinaire.

Et pour vous, la moto ?

Je suis une grande passionnée. Quand j’ai connu mon mari, il faisait de la moto de route. C’est lui qui m’a initiée. Je me souviens du jour où je suis montée sur la moto pour la première fois : j’ai tout de suite adoré la sensation. J’avais une Yamaha 350 LC. On l’a vendue à la naissance des enfants. Ensuite, je suis arrivée sur Paris, je me suis remise au scooter. Vous savez, pour rester avec un passionné de moto, il faut aimer la moto. Et il faut savoir se faire toute petite lorsque ça va mal (rires).

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