Ce matin, 9h, briefing. Pour la plupart en orange, les chefs de poste écoutent attentivement les consignes données par la direction de la course. À la fin de la réunion, ils repartiront de leur côté instruire la trentaine de commissaires qu'ils chapeautent de règles d'intervention et de sécurité qui leurs incombent.

Tout au long du week-end et avec les 24 Heures Moto en point d'orgue, les quelque 600 commissaires de piste - dont 400 en piste, et le reste dans les stands et au poste de contrôle - se relaieront pour assurer la sécurité des pilotes. Les règles d'intervention sont rappelées - mais les commissaires ont l'habitude : les équipes d'intervention doivent être constamment sur le qui vive, prêt à secourir un pilote accidenté, suivant une procédure stricte.

Une intervention millimétrée

Sébastien Freulon, adjoint au responsable des commissaires, explique la démarche : "Dès qu'un pilote chute, l'équipe de signalisation agite le drapeau jaune pour signaler l'incident aux autres pilotes. Si le pilote est resté à terre, que ce soit sur la piste ou dans le bac à graviers, il est immédiatement protégé par une botte de paille. Le tout est rapatrié en voie de sécurité, derrière les rails de protection". Des gestes millimétrés savamment répétés par des équipes dûment formées. 

Chaque commissaire en effet a suivi une session de formation à l'issue de laquelle il fera un stage d'un an, sorte de période probatoire au cours de laquelle il ne fera qu'observer le travail de commissaire. Suit un examen pour avoir le droit d'exercer. 

Ce travail n'est pas rémunéré, jamais. "C'est un job de passionné" explique Christian David, le responsable des commissaires (et supérieur direct de Sébastien Freulon), qui exerce la fonction depuis 48 ans. Les frais sont payés, bien sûr, mais la fatigue, le froid, les heures qui ne se comptent pas sont encaissées par des fanatiques invétérés. 

Une aventure humaine

Et Le Mans dans tous ça ? "C'est la plus grande course, totalement mythique, elle est l'esprit de l'endurance. C'est une aventure humaine" résume Sébastien Freulon, enthousiaste. "L'osmose entre les pilotes, les mécaniciens et les commissaires, c'est unique, un grand moment". 

En attendant les 24 Heures Moto où les commissaires se relaieront toutes les trois ou quatre heures, les chefs distribuent les directives et règlent les problèmes d'intendance, harcelés sur leur téléphone portable. "Nous sommes un peu les mamans des commissaires'". 

Une nouveauté cette année : les pilotes en panne pourront faire appel à un camion pour rapatrier leur engin aux stands, au lieu de pousser, seuls et dans le sens de la marche, leur moto inerte. 

 

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J.M