De la greffe cardiaque aux 24 Heures Motos : l’incroyable parcours d’Alexis Lamiré
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De la greffe cardiaque aux 24 Heures Motos : l’incroyable parcours d’Alexis Lamiré

La vie d’Alexis Lamiré aurait pu s’arrêter en 2009. Aujourd’hui, il s’apprête à participer à ses troisièmes 24 Heures Motos avec un message : on peut avoir subi une greffe du cœur et participer à la course d’endurance la plus exigeante au monde.

Alexis Lamiré (24 ans) avale le bitume du circuit Bugatti avec une grande détermination. Ce week-end, il devra assumer (au minimum) six relais d’une heure à l’occasion de la 47e édition des 24 Heures Motos, première manche du Championnat du monde d’endurance FIM EWC. Un véritable exploit sportif, encore plus impressionnant quand on sait que ce Vitréen de 24 ans vit avec le cœur d’un autre dans la poitrine.

En 2009, alors qu’il est âgé de 9 ans, on diagnostique à Alexis Lamiré, une cardiomyopathie restrictive. « Le ventricule gauche n’injectait pas assez de sang dans le cœur. Mon foie était 50% plus gros que la moyenne. J’avais de l’eau dans les poumons et mon cœur fatiguait, détaille le pilote de l’Aprilia RSV4 #15 d’Aprilia Le Mans 2 Roues. Au fil des mois et des examens, j’ai été hospitalisé et on m’a appris que j’avais besoin d’une transplantation cardiaque, car mon état se dégradait rapidement. »
Après une intervention de deux heures quinze menée par le professeur Baron et trois semaines en cardiologie, Alexis Lamiré bénéficie d’une permission de sortie pour revoir sa famille. « La première chose que j’ai faite en arrivant à la maison, c’est enfourcher mon vélo et faire un tour de lotissement pour savoir si ça valait le coup ou pas d’avoir fait cette greffe. J’ai tout de suite senti la différence. Je n’étais pas essoufflé, pas fatigué. C’était impressionnant », se souvient-il.

Une chance inouïe

Très vite, sur les conseils de son cardiologue, le Dr Jean-Pierre Gueffet, il reprend une vie normale avec la ferme intention d’en profiter au maximum. C’est à ce moment-là que sa passion pour la moto se fait la plus présente. En 2013, son père sponsorise l’équipe TMC35 engagée aux 24 Heures Motos. « C’est ainsi que j’ai suivi Maxime Diard. Très rapidement, j’ai eu envie de faire de la compétition. Au départ, mes parents étaient réticents. Je suis parvenu à les convaincre. J’ai acheté une moto mi-2015 et Maxime m’a coaché sur des circuits de karting. Puis, je me suis engagé en coupe Yamaha 125 en 2016 ». En 2019, il s’aligne en Championnat de France Superbike via la catégorie European Bikes dans laquelle il se démarque en remportant le Challenge Twin. Depuis 2020, il évolue dans la catégorie Challenger du Superbike, l’élite de la vitesse en France. En 2023, il a fondé le Team 41 Performance en collaboration avec Mathieu Gines, pilote expérimenté du FSBK et des 24 Heures Motos. Cette saison, il brigue une place dans le top 3 de sa catégorie.

Cette greffe du cœur n’empêche pas Alexis Lamiré de piloter sans retenue. « Je n’y pense pas », assure-t-il. Cela constitue même un supplément d’âme. « Par rapport à mon parcours, tout ce que j’ai subi, c’est une force. Je me donne à 200 % et je vis pour la moto. Puis, ce n’est pas marqué sur mon front. » En 2022, lors de sa première participation aux 24 Heures Motos, avec TMC35, ce réceptionniste d’atelier pour la concession City Bike de Laval a eu la lourde tâche de prendre le départ et de rallier l’arrivée (en 13e position de la catégorie Superstock, NDLR). « Dans le tour de décélération, j’ai repensé à tout ce que j’avais traversé et je me suis dit que j’avais une chance inouïe d’être là. De plus, j’étais parvenu à gagner une place dans le classement lors de cet ultime relais alors j’étais hyper fier. »

« On peut se réparer de tout »

Aujourd’hui, Alexis Lamiré s’engage aux 24 Heures Motos pour témoigner : « La médecine a beaucoup évolué. On peut avoir subi une transplantation cardiaque et vivre normalement. On peut se réparer de tout. Alors si on a des rêves, il faut les réaliser à tout prix. J’en suis la preuve ». Ce cœur, il compte bien lui faire parcourir des milliers de kilomètres afin de pouvoir intégrer, à court terme, une équipe qui joue le haut du tableau et briller en endurance. « Ça passe par une belle performance ce week-end en menant des relais réguliers, en réalisant de bons chronos lors de qualifications, en ne commettant pas d’erreur », mais aussi en servant d’exemple.

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