Fabien Foret : «  Je n'ai pas de regrets car je suis allé au bout de mon aventure »
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Fabien Foret : «  Je n'ai pas de regrets car je suis allé au bout de mon aventure »

Si l'heure de la retraite sportive a semble t-il sonné pour Fabien Foret, le pilote français tire sa révérence en ayant la satisfaction d'avoir remporté les 24 Heures Motos à deux reprises (2013 et 2016). L'ancien pilote Kawasaki revient sur son parcours en terre mancelle.

Votre première participation aux 24 Heures Motos remonte à 2001. Cétait au guidon d'une Honda VTR officielle. Quel souvenir gardez-vous de cette première expérience ?

« À l'époque, si j'avais eu l'expérience que j'ai aujourd'hui, ma première participation se serait soldée par une victoire. Nous étions en tête avec la Honda VTR et je suis tombé au petit matin lorsque quelques gouttes d'eau se sont mises à tomber. C'était au virage du Raccordement, j'ai glissé sur une ligne blanche, je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais déçu de faire cette erreur. Je n'avais pas d'expérience en Endurance et j'étais assez fougueux. J'avais un esprit de vitesse plus que d'Endurance. À ce moment là de la course, mes coéquipiers étaient un peu en baisse de régime et notre team manager, Alex Vieira (ndlr, cinq fois vainqueur des 24 Heures Motos) m'avait un peu poussé. Avec le recul, ce n'était peut-être pas la bonne stratégie. »

Vous aviez prouvé votre pointe de vitesse en réalisant la pole position. Accomplir cette performance aux 24 Heures Motos, c'est un sentiment particulier ?

« Pour être honnête, ça ne m'a pas marqué. Réaliser la pole position aux 24 Heures Motos ça a un côté fun mais ce n'est pas ce qu'on retient parce qu'une fois la course lancée, ça n'a plus d'importance. Je me suis sûrement pris au jeu cette année là parce que j'étais plus un pilote de vitesse que d'Endurance mais après, je suis passé en mode course. »

"J'avais à cœur de remporter les deux principales courses d'Endurance, les 24 Heures Motos et le Bol d'Or avant de finir ma carrière de pilote"
Fabien Foret

12 ans après, en 2013, vous décrochez votre première victoire aux 24 Heures Motos avec Kawasaki. On a coutume de dire que la première est toujours la plus belle. Vous approuvez ?

« Oui, je suis d'accord avec ça. La première victoire c'est aussi la plus difficile et elle marque les esprits. J'avais fait une pige avec le SERT au Bol d'Or en 2012 et 2013 marquait mon retour en Endurance. J'avais repris goût aux courses de 24 heures et avec Kawasaki, ça s'était fait naturellement. Cette victoire est un très bon souvenir car j'avais à cœur de remporter les deux principales courses d'Endurance, les 24 Heures Motos et le Bol d'Or avant de finir ma carrière de pilote. J'avais déjà gagné le Bol d'Or en 2000, il me manquait que les 24 Heures Motos. »

En revanche, en 2015, votre chute en début de course vous fait perdre toutes vos chances de victoires. Vous vous sentiez coupable ?

« Je suis rentré un peu trop vite en action lors de mon premier relais et je me suis fait surprendre au freinage du Chemin aux Boeufs par un pilote que j'étais en train de dépasser. Le dépassements des retardataires, c'est une vraie difficulté lorsque vous êtes pilote pour une équipe officielle. C'est dans ce domaine que j'ai fait le plus d'erreurs. Je n'étais pas suffisament patient. Je me sentais coupable, j'avais présenté mes excuses à mes coéquipiers et à l'équipe. Il faut reconnaître ses erreurs et la mienne nous a coûté la victoire. Je ne me suis pas cherché d'excuses ».

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Puis en 2016, vous renouez avec la victoire grâce à un énorme travail durant la nuit et malgré des conditions météorologiques très difficiles...

« C'était une course compliquée car les conditions météo étaient très délicates et là c'est d'autant plus facile de partir à la faute. J'ai beaucoup puisé dans mes ressources, ce fut une course très éprouvante. C'est une victoire que nous n'avions pas volé et qui m'a marqué d'une autre manière. »

Quelles places tiennes vos deux victoires dans votre palmarès ?

« Ma plus grosse victoire, c'est le titre de Champion du Monde Supersport que j'ai remporté en 2002. Malgré ça, l'Endurance a tenu une part importante dans ma carrière. Mes victoires aux 24 Heures Motos font partie de mes meilleurs souvenirs. Pour preuve, je ne suis pas matérialiste et je conserve peu de choses mais j'ai gardé mes trophées des courses d'Endurance en plus du Supersport ».

"Si Jonathan Rea me demande mon avis, je luis conseillerais de faire de l'Endurance"
Fabien Foret

L'Endurance c'est terminé pour vous ?

« Oui. Ce n'est jamais facile d'arrêter d'autant plus que mes performances étaient encore à la hauteur de mes espérances. Malgré tout il faut savoir tourner la page à un moment donné. Je vais avoir 45 ans cette année, je vais passer à autre chose. Je n'ai pas de regrets car je suis allé au bout de mon aventure. J'aurais pu faire mieux, j'ai fait des erreurs mais j'ai quand même la satisfaction de compter deux belles victoires aux 24 Heures Motos ».

Vous êtes coach auprès de Jonathan Rea, triple champion du Monde Superbike. Lui conseilleriez-vous de participer aux 24 Heures Motos ?

« Jonathan est quelqu'un qui apprécie l'Endurance. Je sais qu'il aimerait participer aux 8 Heures de Suzuka et que l'on s'engage sur une course d'Endurance ensemble. Ça serait difficile à mettre en place pour diverses raisons. S'il me demande mon avis, je lui conseillerais de faire de l'Endurance notamment en fin de carrière ».

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, SAMEDI 15 AVRIL 2017, COURSE. Fabien Foret compte six participations, deux victoires et trois podiums aux 24 Heures Motos.

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