Les 24 Heures Motos bénéficient d’une telle notoriété qu’elles sont capables d’attirer des pilotes issus d’autres disciplines du sport moto. Ainsi, en 2002, à l’occasion de la 25e édition, on retrouve sur la liste des pilotes engagés un ex-champion de motocross. Jean-Michel Bayle, champion du monde 125 et 250 cmᶟ en 1988 et 1989 puis vainqueur du championnat supercross américain en 1991, est au départ au guidon de la Suzuki #2 du Suzuki Endurance Racing Team. Il partage cette GSX-R 1000 avec Nicolas Dussauge et Sébastien Gimbert. Deux ans plus tôt, Jean-Michel Bayle avait eu l’occasion de participer à un test avec le SERT. « J’avais vraiment apprécié l’ambiance et le sérieux qui régnait au sein de cette équipe », se souvient le pilote. Je voulais vraiment gagner des courses d’endurance et avec le SERT, j’avais trouvé l’équipe qui allait me le permettre ».

En réalité, bien avant le cross, les 24 Heures Motos faisaient rêver Jean-Michel Bayle. Participer à la classique mancelle constitue donc un rêve de gosse. Au SERT, la Suzuki #2 est souvent dévouée à de jeunes pépites de l’endurance. « Lorsque nous avons préparé la saison 2002, j’ai voulu travailler avec de jeunes pilotes motivés. Je me sentais vraiment bien avec Nicolas et Sébastien. On formait une vraie équipe et on avait de véritables ambitions », rapporte Bayle.
S’il a l’habitude de piloter pour lui en motocross, Jean-Michel Bayle doit modifier son approche pour l’endurance. « Le pilote n’est pas là pour faire valoir son talent, mais il est présent pour faire gagner l’équipe », fait-il remarquer. En course, un drôle de coup du sort départage les deux machines du SERT qui pointent aux deux premières places du classement général, la #1 devant la #2. Christian Lavieille, pilote de la Suzuki #1, se fait percuter à l’arrière par une autre machine alors que la course est momentanément sous contrôle de la voiture de sécurité. La Suzuki #2 s’impose finalement, mais avec seulement 23 secondes d’avance à l’arrivée sur la Suzuki #1. « La fin de course fut très stressante. Ce n’était pas simple à gérer, mais nous avions tenu jusqu’au bout », se rappelle Jean-Michel Bayle.

En remportant les 24 Heures Motos, Jean-Michel Bayle est allé au bout de son rêve. Cette victoire tient une place importante dans son palmarès qui compte également deux victoires au Bol d’Or (2002 et 2003). Aujourd’hui encore, l’ex-champion de motocross garde un œil attentif sur les 24 Heures Motos. 20 ans après, il tient une place à part dans le palmarès de la classique mancelle.

Pour admirer les exploits de pilotes issus d’horizons différents, rendez-vous les 16 et 17 avril prochains pour la 45e édition des 24 Heures Motos, première manche du Championnat du monde d’endurance FIM EWC 2022.