De 1991 à 2001, Jocelyn Hars (50 ans) était plus connu sous le nom de Joss. Il était le meilleur stunteur (acrobate moto) français avec, notamment, 7 records du monde dont 3 homologués au Guinness Book. Traditionnellement, avant chaque départ des 24 Heures Motos, Jocelyn Hars avait la lourde tâche de faire monter la température dans les tribunes du circuit Bugatti. "Ça a toujours été plus mythique de faire ce type de show sur ce tracé. Le Mans, c'est cette masse de spectateurs, un public de purs et durs. J'ai fait beaucoup de shows en Australie ou au Japon mais je n'ai jamais eu autant de succès qu'au Mans. J'en profitais pour tourner mes vidéos de promotion et j'étais toujours très excité", se souvient l'ancien stunteur qui, lorsque le départ était donné, restait dans le paddock pour suivre la course. "L'origine de ma passion, c'était la vitesse. Je rêvais de participer à la course", ajoute t-il.

Un pilotage atypique

En 2003, ce rêve va devenir réalité puisque Jocelyn Hars va participer aux 24 Heures Motos au guidon d'une Suzuki 1000 GSX-R du Sarthe Racing Kart Moto. Une première participation qui va se solder par une 15^e place au classement général et la 3^e de la catégorie Superstock. Pour Joss, la transition entre le stunt et l'endurance s'est faite naturellement. "Je n'ai pas modifié mon style de pilotage. Sur la moto, j'ai une position atypique et si elle part en dérive ou en travers, c'est normal pour moi. Je ne suis pas un pilote dont le pilotage est millimétré mais ça ne m'empêche pas de faire de bons chronos. Je fais au feeling, avec mes sensations et mon style de pilotage m'appartient", analyse celui que l'on surnomme également la grenouille en rapport au fait que, sur la moto, ses jambes traînent. Pour l'anécdote, Jocelyn Hars a devancé l'appel au service militaire pour s'offrir sa première moto (une Kawasaki ZX 750) car son père était totalement réticent à le voir piloter une moto.

Aujourd'hui, le stunt n'est plus une pratique marginale. Jocelyn Hars garde un oeil attentif et critique sur son ancienne discipline de prédilection. "Le stunt a totalement muté. C'est beau et techniquement irréprochable mais le public n'a plus le frisson de la vitesse. Par rapport à mes shows, ceux des stunteurs d'aujourd'hui peuvent paraître fades. On ne voit plus d'acrobates effectuer des wheelings, assis sur le guidon et lancés à plus de 200 km/h comme moi je le faisais", regrette Joss qui se dit prêt à refaire le show au Mans.

Pour 2016, Jocelyn Hars souhaite participer aux 24 Heures Motos pour une 6e participation. Il conclut : "J'aimerais piloter une Kawasaki. Je n'ai pas de piste pour l'instant mais je suis en quête d'un guidon."

Mickael Choplin/ACO

PHOTO : LE MANS (SARTHE, FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTOS, SAMEDI 18 AVRIL, COURSE. En 2015, Jocelyn Hars a participé à ses 5e 24 Heures Motos au guidon de la Kawasaki ZX10-R du Track Normandy Team.