Les  24 Heures Motos - Histoire d’une longue expérience d’organisation
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Les 24 Heures Motos - Histoire d’une longue expérience d’organisation

Fort de son exp

Raymond Acat, secrétaire général de l’ACO, passionné de deux roues et un tant soit peu visionnaire, profite des journées d’essais préliminaires des 24 Heures du Mans automobile, sur le circuit de 13,492 kilomètres pour créer un Critérium International de Vitesse. 

Très spectaculaire compte tenu de la longueur du circuit, c’est une horde de Norton 500 pilotées par de grands noms du sport moto, tous de noir vêtus, qui s’échelonne sur la ligne droite des Hunaudières dans un sillage d’odeur d’huile ricinée. Dix années de cette épreuve se dérouleront avec des victoires de l’australien Jack Findlay mais aussi de Monneret ou de Ravel, les grands champions français d’alors. L’avènement du circuit Bugatti en 1965, va changer la donne et les courses d’endurance partageront désormais l’affiche avec celles de la vitesse.
L’épreuve des 1 000 kilomètres est courue sur le Bugatti dès 1969. En cette même année, s’y déroule aussi le premier Grand Prix de France. Les 1 000 kilomètres sont la répétition générale au grand renouveau de l’endurance avec la renaissance du Bol d’Or dès 1971. Le savoir- faire de l’ACO en matière d’organisation et le tracé spectaculaire du Circuit Bugatti, vont faire de cette épreuve un spectacle magique drainant des foules considérables vers Le Mans et offrant à l’ACO un réel support financier lors des années sombres des 24 Heures du Mans (crise du pétrole). L’ACO, qui n’a plus à démontrer sa maitrise des évènements sur 24 heures, décide dès 1978 de créer seul son épreuve et non plus pour un commanditaire comme c’était le cas pour le Bol d’Or.
Si les sept éditions du Bol d’Or courues au Mans, avaient vu la domination des teams Japauto, Honda et Kawasaki, les 24 Heures Motos vont susciter l’éclosion de nouvelles structures professionnelles (Suzuki et Yamaha). Les quinze premières éditions verront la victoire de très nombreux pilotes français : Léon-Chemarin, Fontan-Moineau, Huguet, Samin-Pernet, Coudray-Bertin, Sarron, Viera, Monneret fils (qui a de qui tenir) : pour beaucoup ce sont des pilotes de vitesse qui trouvent là un nouveau challenge pour leur talent. A partir de 1994, le rythme Grand Prix et 24 Heures Motos sera annuel sur le circuit Bugatti avec une clientèle légèrement différente et une atmosphère distincte : les 24 Heures demeurent la grande fête populaire ; le Grand Prix de France, héritage du Continental Circus, est la grand-messe annuelle des princes de la vitesse tels que Barry Sheene ou Freddy Spencer.
Si, au terme des 24 Heures Motos, la domination des machines japonaises ne s’est jamais démentie, la répartition des victoires s’est progressivement étendue aux quatre marques nippones et les pilotes se sont internationalisés au rythme de l’évolution du Championnat du Monde FIM d’Endurance. Autre évolution : celle du circuit Bugatti, devenu une référence mondiale en matière de sécurité avec de lourds investissements réalisés par les collectivités locales pour maintenir au Mans les deux épreuves phares du sport motocycliste français. En liaison avec la Fédération Internationale et la Fédération Française Motocycliste, l’ACO a toujours été à l’écoute des compétiteurs et bien souvent précurseur.
Le changement de date avec l’autre épreuve française (Bol d’Or) effectué de 2011 à 2014, afin de ne pas concurrencer le Grand Prix, ne s’étant pas révélé judicieux, 2015 voit les 24 Heures Moto renouer avec leur date printanière, véritable lancement de la saison motocycliste. L’heure pour tous les fans du deux-roues de ressortir leurs montures pour un « déverminage » entre amis et passionnés en terre sarthoise.

Hervé Guyomard

Photo: Circuit Bugatti, Le Mans (Sarthe). Départ de la 1ere édition des 24 Heures Motos en avril 1978.
Crédit: D.R. Archives ACO

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