D'un point de vue personnel, comment s'est déroulé votre retour en Endurance?

"J'ai pris beaucoup de plaisir. Avec ma main, je ne savais pas si je pouvais encore participer à ce type d'épreuve mais j'ai très vite été rassuré. Malgré quelques phalanges en moins à la main droite, j'utilise un levier de frein normal. Cela fait beaucoup de bien de participer à des courses différentes de la vitesse. Les courses d'Endurance constituent une véritable course d'équipe. Tu ne pilotes pas que pour toi. En 2009, lors de ma première participation aux 24 Heures Motos, je pilotais la Suzuki du Junior Team LMS avec Freddy Foray et Cédric Tangre. Nous nous étions classés 5^e au classement scratch et nous avions même remporté la catégorie Superstock. Mais je n'étais pas prêt et je n'avais pas vraiment apprécié. J'avais 19 ans, j'étais trop jeune."

En 2014, vous avez participé au championnat de France Supersport. Pourquoi avoir attendu 2015 pour revenir en Endurance?

"Lorsque j'ai repris en championnat de France, je ne savais pas si j'allais encore pouvoir rouler. Au tout début, au bout de trois tours, je n'arrivais plus à bouger. Je sortais de deux années pleines sans moto ni sport. Les médecins m'avaient interdit toute pratique sportive pour préserver ma peau. Je ne devais prendre aucun muscle car elle n'était pas élastique. Sur le plan physique, je suis revenu, progressivement, à mon meilleur niveau. J'ai terminé la saison 2014 à la 2^e place du classement général du championnat de France Supersport."

Physiquement, avez-vous éprouvé des difficultés lors des 24 Heures Motos?

"Je m'étais beaucoup préparé pour cette course. Malgré cela, j'ai eu mal aux poignets. A cause de l'accident, j'ai perdu quelques phalanges de ma main droite et je me suis rendu compte que je compensais avec les poignets et les bras. En course, nous étions bien classés alors je n'avais pas le temps d'avoir mal. Ensuite, aux 8 Heures d'Oschersleben et au Bol d'Or, je n'ai pas eu de difficultés".

14e aux 24 Heures Motos, 9e aux 8 Heures d'Oschersleben puis abandon au Bol d'Or. Quel bilan dressez-vous de cette saison?

"Ces places ne refletent pas notre compétitivité. Le team National Motos est une très bonne équipe privée souvent en chasse derrière les motos d'usines. En temps normal, elle peut viser le top 5. Au Mans, nous étions en bagarre pour la 3^e place. Nous étions en embuscade jusqu'à 9 h 30, dimanche matin. Puis nous avons rencontré des soucis mécaniques. C'était assez frustrant. À Oschersleben, nous avons rencontré des problèmes avec les réglages de la moto. Au Bol d'Or c'est la boite de vitesse qui a posé problème."

Quel sera votre programme, en Endurance, la saison prochaine?

"Rien n'est véritablement fixé mais j'ai des chances de piloter, de nouveau, pour National Motos. Cela reste une équipe performante et qui a de l'expérience. Ils ont des moyens et la concession s'investit beaucoup tout comme l'ensemble du staff. Il y a tout pour bien faire."

Propos recueillis par Mickaël Choplin/ACO

PHOTO : LE MANS (SARTHE,FRANCE), CIRCUIT BUGATTI, 24 HEURES MOTO, SAMEDI 18 AVRIL 2015, WARM-UP. Après son accident en mai 2012, Louis Bulle est de retour aux 24 Heures Motos