Louis Bulle est un pilote talentueux qui a fait ses armes notamment en Championnat de France Supersport (600 cc). Victime d’un grave accident lors d’un entrainement, il est revenu à la compétition l’an dernier dans ce même championnat et en terminait deuxième.

De son accident, dont il s’est remis de façon remarquable, il garde tout de même des séquelles importantes après de nombreux mois en service pour grands brulés, puis de rééducation. Il a également perdu la première phalange des doigts de sa main droite, celle qui sert à freiner.

Cela n’empêche pas Louis Bulle d’avoir un programme de moto chargé, dont la participation aux 24 Heures Motos avec l’équipe Honda National Motos.

Louis Bulle, en 2009 vous aviez gagné les 24 Heures Motos en catégorie Superstock avec l’équipe Suzuki Junior Team, depuis tout ce temps comment êtes vous revenu à l’endurance cette année ?
« Je voulais réessayer de faire une course de 24 heures. Auparavant j’avais voulu me concentrer sur la vitesse et avais remis l’endurance à plus tard. Maintenant j’ai envie de faire de l’endurance. En 2014 j’avais déjà eu des propositions mais j’avais refusé, c’était encore trop tôt, je ne me sentais pas prêt. Cette année j’ai un peu demandé et puis ça s’est conclu avec National Motos. Cela s’est fait au travers de Pirelli qui m’aide beaucoup en Championnat de France Supersport et pour qui je suis pilote de développement. Yamaha m’aide également, nous nous étions entretenus pour l’endurance mais ça n’a pas marché et j’ai trouvé National Motos. »

Avez-vous déjà pu essayer la CBR 1000RR de National Motos ?
« Je l’ai essayé sur une quinzaine de tour lors des essais Pirelli. Nous y étions pour travailler sur ma Yamaha R6 du Championnat de France Supersport et j’en ai profité. La Honda a l’air saine et facile à prendre en mains, j’ai trouvé le moteur linéaire. Je me suis senti à l’aise dessus avec une bonne position, les jambes pas trop pliées notamment. Car j’ai les jambes un peu raides alors pour 24 heures la position est d’autant plus déterminante pour moi. »

Quel sera votre objectif pour les 24 Heures Motos 2015 ?
Ce sera de faire une course sans embuches et si nous y arrivons nous devrions finir à une bonne place. Nous avons toutes nos chances pour finir première machine privée avec mes co-équipiers Valentin Debise et Gregory Junod. Ce sont deux pilotes solides et rapides, Greg physiquement est au top.»

Avez-vous des inquiétudes particulières dues aux séquelles de votre accident ?
« Non, pas du tout. Il y a bien des choses qui me gênent mais de toute façon je n’ai pas le choix, donc il faut que je m’adapte. Je ne pense pas à comment ce serait si je n’avais pas ces différences, je fais avec. Comme pour mes doigts, le freinage à deux doigts est bien plus délicat. De plus sur la moto d’endurances le réglage de la course du levier de frein doit se faire pour les trois pilotes et le fait est que ma main n’est pas comme celles des deux autres pilotes. »

Il y a également dans votre programme le Grand Prix de France avec la Transfiormer, le prototype Moto2 Français de Christian Boudinot, des projets en Supersport mondial, êtes-vous un insatiable de sport moto ?
« Pour le Grand prix de France Christian Boudinot m’a appelé et j’ai bien sûr accepté tout de suite. C’est une opportunité qu’on a pas tous les jours, ce sera peut être la seule, alors je fonce. Je l’avais essayé en novembre l’année dernière car Christian voulait avoir d’autres retours d’information. Pour ce qui est des participations au Championnat du Monde Supersport j’espère arriver à trouver des budgets pour faire des courses. Il y aurait la manche française de Magny Cours bien sûr, mais une course avant ce serait l’idéal pour prendre du rythme. Est ce que je suis un insatiable de course de moto? Je ne sais pas, tout ce que je veux c’est faire le plus de moto possible parce que j’adore ça et si je n’en fais pas cela me manque trop »

Karine Avon/ACO

Photo : Circuit Bugatti, Le Mans, journées Pré-Mans, 31 avril 2014. Les pilotes de l'équipe Honda National Motos, de gauche à droite : Valentin Debise, Louis Bulle et Gregory Junod.