Âgé de 25 ans, Martin Renaudin est l’une des promesses de la catégorie Superstock des 24 Heures Motos et du Championnat du monde Superbike. Ce pilote sarthois compte cinq participations à la classique mancelle et à précédemment piloté pour le team Metiss, le Junior Team Le Mans Sud Suzuki et 3ART Best Of Bikes. À l’aube de la saison 2024, il s’apprête à rejoindre le RAC41-Chromeburner-Honda où il pilotera la Honda CBR 1000 RR-R #41 aux côtés de Chris Leesch, Wayne Tayssels et Jesko Raffin. « Le RAC41 est une équipe familiale, soudée et ça c’est important pour moi », martèle-t-il. L’an passé, ils ont loupé le titre en Coupe du monde FIM d’endurance pour pas grand-chose. Leur moto est compétitive et leur état d’esprit est similaire au mien. Je suis pressé de participer aux premiers essais avec eux. L’idée, c’est de faire mon job, de rester concentré et de garder le sourire, car c’est ce qui permet de créer une bonne dynamique au sein de l’équipe ».

Un podium qui en appelle d’autres

Après plusieurs saisons au guidon de la Yamaha YZF-R1, notamment ponctuées d'un titre de Champion de France Superbike Challenger (catégorie réservée aux pilotes de moins de 28 ans, NDLR), Martin Renaudin s’apprête à changer de monture et à découvrir la Honda CBR 1000 RR-R. « Je n’appréhende pas du tout. Je ne veux pas me mettre la pression et je vais débuter la saison sans préjugés. Je veux me faire plaisir tout en restant toujours aussi sérieux ».
Parmi les autres nouveautés de 2024, il y a la possibilité pour les équipes du Superstock de faire rouler quatre pilotes titulaires sur les courses de 24 heures. En véritable protagoniste à la victoire dans cette catégorie, Martin Renaudin identifie les conséquences de cette nouvelle disposition réglementaire : « Il y aura encore plus de concurrence. Les stratégies des équipes vont être différentes. Les pilotes auront moins de relais à assurer. Cela va permettre de conserver une certaine fraîcheur physique, si bien que les relais vont être encore plus rapides de quatre à cinq dixièmes ! L’équipe gagnante sera, bien entendu, la plus rapide, mais aussi celle qui aura fait preuve de la plus grande lucidité pour échapper à tous les pièges que la course peut lancer ». À ce petit jeu, l’expérience du RAC41 comptera.

L’an passé, Martin Renaudin a découvert les joies du podium de la catégorie Superstock aux 24 Heures Motos en terminant deuxième avec le 3ART Best Of Bike. « Si je ferme les yeux et que j’y repense, la première image qui me revient c’est la foule réunie dans la ligne droite des stands. C’était la première fois que je voyais autant de monde au pied du podium. C’était une belle émotion. Je revois également mes parents émus et fiers. Cela faisait plusieurs années que je voulais monter sur ce podium. Mon objectif reste de gagner cette course. Comme beaucoup de pilotes, je veux la remporter avec la manière ».
Une victoire aux 24 Heures Motos récompenserait tous les efforts consentis par Martin Renaudin, et ses proches, ces dernières saisons. On peut même parler de sacrifices pour celui qui a monté sa propre structure afin de participer au Championnat de France Superbike. Dans ce championnat, il rivalise face à des pilotes directement soutenus par les marques. « Il y a des moments pas faciles à vivre psychologiquement », reconnait le pilote. Avec mes parents, nous nous remettons constamment en question. Mon aventure dans la moto prime sur tout le reste et nous y croyons. Nous savons que la compétition moto est un sport rigoureux qui demande des sacrifices. Malgré ça, nous nous demandons si ça en vaut la peine. Si demain je devais arrêter, ce serait sans regrets, car ma passion pour la moto a fait de moi quelqu’un de stable sur ses deux jambes ».

Des rêves d’équipe officielle

Quand on questionne Julien Diguet, team manager du RAC41-Chromeburner-Honda, sur Martin Renaudin, il répond spontanément : « Je ne lui souhaite qu’une seule chose : qu’il réalise de belles courses avec nous et qu’un team officiel nous le chipe à la fin de la saison ». Intégrer une équipe d’usine, voilà ce qui fait rêver Martin Renaudin en endurance. « J’adore Yoshimura SERT Motul. Leur expérience en endurance est gigantesque et leur Suzuki reste une moto performante. Au sein du YART-Yamaha, on voit qu’il y a une bonne alchimie entre les pilotes. J’aime également la rigueur du BMW Motorrad World Endurance Team. Chaque équipe a ses points forts et peut compter sur des motos compétitives ». Malgré cela, ces équipes officielles semblent frileuses à recruter de jeunes pilotes pourtant talentueux et déterminés. « Il y a une prime à l’ancienneté qui n’est pas toujours justifiée », fait remarquer Martin Renaudin. Il faut faire le pari et prendre des risques. Je respecte le palmarès des pilotes expérimentés et j’ai conscience de la chance que j’ai de partager la piste avec eux, mais les jeunes pilotes sont capables de faire le même travail. Si à la fin de cette saison on ne me donne pas ma chance, j’arrêterais ». Et l’endurance perdrait un pilote talentueux, brave et entier.

Martin Renaudin et le RAC41 vont entrer dans le vif du sujet au début du mois de mars à travers des essais hivernaux qui se dérouleront en Espagne. « Nous allons travailler sur la position au guidon et les réglages de base. Ensuite, nous participerons aux essais Pré-Mans (2 et 3 avril 2024), puis viendra la semaine de course », détaille Martin Renaudin. Là, l’équipe loir-et-chérienne devra faire face à pas moins de neuf autres équipes capables de remporter la catégorie Superstock des 24 Heures Motos.