Vincent Philippe, Champion du Monde d’Endurance avec Suzuki Endurance Racing Team (SERT) a été choisi en tant que pilote remplaçant en Superbike mondial à Magny Cours. Il remplace Leon Camier dans l'équipe Fixi Crescent Suzuki (la même équipe que Jules Cluzel). La manche française du championnat se déroule ce week-end (du 4 au 6 octobre) sur le circuit de Magny Cours (Nièvre). Voici les impressions du pilote après les premières séances d’essais libres et qualificatives, il termine les deux à la 7e place, une performance très honorable.

Vincent Philippe, quand vous a-t-on fait la proposition de participer à la manche de Superbike de Magny Cours ?

"J’ai su qu’il y avait une possibilité juste avant les 24 Heures Moto, le jeudi ou le vendredi précédent la course. On me dit que Leon Camier est blessé et on me demande en premier lieu si j’ai éventuellement envie de faire cette pige en Superbike. L’idée pour eux (les dirigeants de l'équipe Fixi Crescent Suzuki) c’était de prendre un remplaçant qui connaissait déjà le circuit de Magny Cours pour limiter les « surprises ». C’est pas évident de mettre un pilote comme ça en fin de saison sur une moto qu’il ne connaît pas, avec des pneus, peut être même l’électronique qu’il ne connaît pas -ce qui mon cas-, donc pour limiter ces facteurs, l’équipe préférait que le pilote connaisse le tracé. Le dimanche soir des 24 Heures Moto on me confirme que je suis sur la liste avec deux autres pilotes. Il m’est alors demandé de me mettre en avant, que je leur dise que j’allais faire un super résultat. Ils me mettaient un peu la pression... Mais moi je leur ai dit que j’acceptais de faire un remplacement et que ne connaissant ni la moto ni les pneus je ne pouvais pas deviner à l’avance quel serait mon niveau de performance. Le lundi matin on me dit qu’un autre pilote est choisi, mais celui-ci ne pouvant pas avoir les papiers nécessaires (car il s’agissait d’un étranger, ndlr), on me rappelle le soir et on me dit que c’est bon, c’est moi qui roulerai."

Comment avez-vous abordé votre participation à cette course ?

"Je ne savais pas du tout ce que j’allais pouvoir faire sur cette moto. J’ai eu une expérience en 2005 ici, bien sûr c’était il y a longtemps, avec la moto du SERT et des Pirelli déjà. Cela avait été très difficile. Alors je me demandais si je m’adapterai rapidement car cela fait onze ans que je roule Suzuki-Dunlop. Cependant j’étais heureux de participer à cette manche et de le faire avant tout pour le plaisir. Ca m’intéressait de découvrir une moto de Superbike, avec l’électronique et la puissance qui va avec. Je suis surpris de mon adaptation et de mes performances. Je ne m’attendais pas à être dans le top 10 et pourtant les conditions été difficiles. L’équipe, avec l’expérience qu’elle a, m’a beaucoup aidé et tout s’est fait vraiment naturellement."

Comment envisagez-vous la suite du week-end ?

"Jusque là tout va bien, mais les derniers dixièmes vont être difficiles à aller chercher. Tous les autres pilotes ont l’habitude, ils vont passer les pneus de qualification et les chronos vont descendre. Je pense avoir plus de difficultés à ce moment là. Aujourd’hui j’ai compris que ma difficulté est de gérer la puissance de la machine avec les pneus usés. Cela signifie qu’à partir de la mi-course ce sera plus compliqué pour moi. Il faut que je trouve moi même la solution sur la moto pour m’adapter. Je rentre vite dans le virage et j’ai une bonne vitesse de passage en courbe, c’est ce qu’il faut avec les motos et le moteur que l'on a en endurance. Mais sur la moto de Superbike, cela m’empêche d’utiliser la puissance maximum du moteur en sortie de courbe. J’ai peu de temps pour corriger cela. L’équipe m’aide et nous sommes en train de travailler là dessus. Quant aux résultats des courses dimanche, tout peut arriver. Ce que je souhaite c’est me faire plaisir et terminer le mieux possible."

 

Karine Avon/ACO

 

 

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Photo : CIRCUIT BUGATTI, LE MANS (FRANCE), CONFERENCE DE PRESSE, 24 HEURES MOTO 2013. Les trois pilotes du SERT à la conférence de presse d'après qualifications lors des dernières 24 Heures Moto. De gauche à droite Alex Cudlin, Vincent Philippe et Julien Da Costa.