24 Heures Moto - Entretien avec Marc Fontan
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24 Heures Moto - Entretien avec Marc Fontan

A partir d'aujourd'hui, et jusqu'

24 Heures Moto - Entretien avec Marc Fontan

 

Photo : DR / Archives ACO

 

Avant d'entamer huit semaines de chroniques, nous nous sommes entretenus avec Marc Fontan afin qu'il nous raconte sa vie de champion. Portrait !

 

BIOGRAPHIE


Né le 20 octobre 1956 au Cannet Village dans les Pyrénées Orientales (66)

Etes-vous issu d’une famille qui baigne dans les sports mécaniques ?
Mon père a fait des rallyes voiture et quelques courses moto. Il n’était pas professionnel mais il m’a inculqué la culture des sports mécaniques.

Comment et quand avez-vous pris goût à la course moto ?
J’ai toujours eu ce virus. Quand j’étais petit, on faisait des courses de vélo entre copains. On cherchait déjà la performance. En grandissant on est passé à la mobylette. J’étais un passionné, alors j’ai commencé à faire des rallyes moto. J’ai gagné mon premier à 17 ans et je me suis dit que c’était ce que je voulais faire. J’ai commencé des études de droit mais je ne suis pas allé au bout. J’ai préféré faire mon service militaire. C’est là que j’ai eu de la chance. J’ai été affecté au 602ème régiment du train de Montlhéry. Il avait la particularité d’engager une équipe militaire aux rallyes routiers moto. En 1976 je participe au Tour de France Moto avec une Honda 250 kaki. J’ai gagné dans ma catégorie (il terminera 6ème au classement général).

Comment êtes-vous devenu pilote professionnel ?
Après avoir gagné le Tour de France Moto, j’ai décidé de me consacrer à ce sport. J’ai fait parler de moi, j’ai tapé aux portes pour trouver de l’argent et des sponsors. J’ai eu de la chance d’être soutenu et aidé financièrement par ma famille. J’ai commencé par la Coupe Kawazaki, que j’ai gagnée. La même année, j’ai aussi remporté le championnat de France Promosport en 500cm3 (1977).

 

                                                                                            SA CARRIERE


Palmarès :

- 1978 :
Vitesse : 10ème du Grand Prix d’Angleterre avec une 250 Yamaha
Endurance : 7ème du Bol d’Or avec une 900 Japauto

- 1979 :
Vitesse : 6ème du championnat FIM 750 avec une Yamaha 750 OW31
Endurance : 3ème au Bol d’Or et 2ème au 24 Heures Moto avec une 900 Japauto (avec Guy Bertin)

- 1980 :
Vitesse : Vainqueur du Trophée du Million à Magny-Cours en 750 Yamaha
Endurance : Vainqueur des 24 Heures Moto et Champion du Monde d’Endurance (avec Hervé Moineau sur une Honda)

- 1981 :
Vitesse : 9ème du Championnat du Monde de vitesse en Yamaha 500, champion de France 500 et 2ème des 200 Miles de Daytona en Yamaha 750.

- 1982 :
Vitesse : 10ème du Championnat du Monde de vitesse en Yamaha 500 et champion de France 500.

- 1983 :
Vitesse : 6ème du Championnat du Monde de vitesse en Yamaha YZR500 OW60

- 1984 : Cette année-là, il renoue avec l’endurance et participe aux 24 Heures Moto. Malheureusement, il est victime d’un accident suite au bris d’un disque de frein. Il sort tout droit et percute le muret de protection au virage du musée le samedi en fin de journée. Un nerf du bras arraché, Marc Fontan doit subir une très longue rééducation. Sa carrière s’arrête brutalement.

Sprint vs Endurance, qu’est-ce que vous préfériez ?
J’étais plus un pilote de vitesse. Même quand je faisais de l’Endurance, je n’ai pas pu arrêter la vitesse. Ce qui me plaisait dans l’endurance, c’était cette notion de partage. Pour gagner, il faut avoir un bon co-équipier et une bonne équipe derrière. C’est une grosse aventure.

Comment avez-vous vécu le passage de l’un à l’autre ?
C’est plus difficile de passer de l’endurance à la vitesse que l’inverse. C’est une question de rythme. Venant de l’endurance, on en manque.

Quel est votre meilleur souvenir au cours de votre carrière ?
Le titre de champion du Monde d’Endurance en 1980. C’était une époque très forte due à sa première année d’existence.

Et le pire ?
L’arrêt de ma carrière à cause de ma chute aux 24 Heures Moto en 1984.

De quel titre êtes-vous le plus fier ?
C’est de mon titre de champion du Monde d’Endurance. A l’époque, il y avait 10 courses dans le championnat dont 4 de 24 heures. C’était autre chose. Je suis aussi très fier de ma 6ème place au Championnat du Monde de vitesse parce que j’étais le meilleur européen au classement.

Parlons des 24 Heures Moto. Vous y avez participé trois fois. Quel est le moment que vous préférez ?
Le départ et la nuit, parce que c’est un peu fou.

Que ressent-on au moment de soulever la coupe du vainqueur ?
Un immense plaisir car c’est une course très dure, très éprouvante. On n’a pas le droit à l’erreur. C’est une vraie communion avec son équipe. On ressent de la fierté et de la joie.

Comment vous entrainiez-vous ?
J’avais un programme sportif pour travailler mon endurance. Je n’aimais pas faire du vélo alors je faisais de la course à pieds et de la musculation de fond. Et pour tenir le coup les nuits, j’avais mon truc à moi. Je passais des nuits en discothèque pour ne pas dormir. Ou alors je partais de la région parisienne à 4h du matin en voiture. Direction Perpignan sans interruption. C’est comme ça que j’ai travaillé ma force mentale.

Quelles sont les qualités et les aptitudes nécessaires pour gagner les 24 Heures Moto ?
Il faut être très persévèrent et travailler assidument avec un rythme soutenu. On ne cherche pas la performance mais l’homogénéité absolue de sa moto et de son équipe. Il faut dialoguer et partager avec elle.

Qu’avez-vous fait depuis la fin de votre carrière de pilote ?
J’ai pas mal travaillé dans la communication. J’ai entre autre créé le service presse de la Fédération Française de Moto. Ensuite, j’ai été responsable de l’équipe de France de vitesse. Depuis 11 ans, je suis le directeur du Moto Tour, et depuis 8 ans je suis à la tête de la Darkdog Academy. On engage des pilotes en championnats de France de vitesse.
 

A partir du lundi 28 juillet, nous vous proposons trois rendez-vous avec Marc Fontan :

- les lundis : L'oeil de l'expert. Retrouvez ses analyses des courses du Championnat du Monde FIM d'Endurance ou sur l'enduance moto en général.
- les mercredis : Génération 80'. A travers cette chronique, Marc Fontan vous livrera les souvenirs de sa carrière de pilote.
- les vendredis : Chaque semaine, il répondra à toutes les questions que vous lui aurez posées sur les réseaux sociaux à l'aide du hastag #Mfontan. Nous vous donnerons plus de détail sur cette opération un peu plus tard.

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