La Suzuki GSX-R 1000 de Yoshimura SERT Motul à la loupe
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La Suzuki GSX-R 1000 de Yoshimura SERT Motul à la loupe

Découvrez, en détail, la Suzuki GSX-R 1000 #12 de Yoshimura SERT Motul, une machine conçue pour remporter la 47e édition des 24 Heures Motos (18-21 avril 2024). Cette machine symbolise l’alliance entre puissance et fiabilité. Imaginez-vous au guidon de cette hypersport redoutable qui relève le défi technique que lance la classique mancelle.

La Suzuki GSX-R 1000 #12 de Yoshimura SERT Motul est développée spécifiquement pour répondre aux exigences des 24 Heures Motos. Elle développe plus de 220 chevaux et pèse environ 175 kg. Son moteur est un quatre cylindres en ligne de 1000 cm³. Elle est équipée d’un cadre en aluminium double poutre et d’une ligne d’échappement Yoshimura en titane. Le niveau de compétitivité de ses concurrentes ayant évolué, cette Suzuki ressemble fortement à une machine du Championnat du monde Superbike. Pour preuve, elle est munie d’une fourche et d’une suspension arrière Öhlins. Toutefois, les différences avec une moto conçue pour une course de vitesse sont assez significatives. En endurance, on privilégie la fiabilité. Si bien que la puissance est légèrement inférieure à celle d’une moto du WSBK. En outre, la Suzuki #12 reçoit des phares à LED PIAA et un réservoir de 24 litres (contre 17 sur une GSX-R d’origine) et des vannes Stäubli pour accroitre la sécurité lors des ravitaillements en carburant. Pour la partie freinage, on retrouve des freins à disque Brembo (pour l’avant) d’un diamètre de 320mm et Nissin de 200mm à l’arrière. Le refroidissement de la moto s’opère via un radiateur d’eau additionnel Taleo Tecnoracing. Enfin, les carénages sont en carbone pour gagner en légèreté alors que toute la visserie est en titane.

Conformément au règlement de la catégorie Formula EWC, la Suzuki #12 est garnie d’un système de changement rapide des roues. « Ils sont travaillés à l’usine par Yoshimura. Un ravitaillement dure 13 secondes donc six consacrées au changement des roues », explique Damien Saulnier, team manager de l’équipe. Vous l’aurez compris, il y a l’efficacité en piste, mais aussi celle dans le stand. « Tout est étudié et optimisé pour qu’à la suite d’une chute nous puissions remplacer les pièces en un minimum de temps ».

Et au guidon, ça donne quoi ?

Sur une Suzuki GSX-R d’origine, la position des cale-pieds répond à une logique de confort et d’efficacité. Sur la GSX-R de Yoshimura SERT Motul, leur position est reculée et remontée afin que les pieds des pilotes ne frottent pas sur le bitume dans les virages. L’angle d’ouverture du guidon est plus élevé pour que les pilotes fatiguent moins sur les bras. De chaque côté du réservoir, on ajoute des grips pour que les pilotes puissent bien caler leurs cuisses et ne pas trop solliciter les adducteurs. Sur la partie supérieure du réservoir, on observe un renfoncement. C’est là que les pilotes calent leur casque en ligne droite. Cela donne une position plus aérodynamique. La selle se résume à une mousse de 10mm dont le revêtement est également très important. « On priorise l’efficacité au confort, car les pilotes bougent beaucoup sur la selle. Si elle est trop lisse, ils glissent et si elle est trop abrasive, les pilotes perdent en efficacité de mouvement. C’est un compromis à trouver », commente le team manager.

Nous avons eu l’opportunité de prendre en main (en position statique) la machine qui a remporté les 24 Heures Motos en 2021 et 2022. Pour établir une comparaison, nous avons d’abord enfourché une GSXR-1000 d’origine. Nous avons alors ressenti un certain confort, avec des bras peu écartés et la sensation que nous pourrions parcourir des kilomètres sans trop de difficultés. Mais une fois aux commandes de la GSX-R d’endurance, c’est une tout autre histoire. Nous dominons la moto et nous ressentons d’emblée une sensation de rigidité. Les bras sont nettement plus écartés, mais le grip disposé sur les côtés du réservoir permet de bien tenir la machine entre les cuisses. En position de ligne droite, nous collons notre menton sur le réservoir. Nous levons les yeux, les fesses sont reculées sur la selle et les bras sont collés contre le réservoir. Tenir cette position tout au long d’un relais de 50/55 minutes est impossible sans un entraînement physique adéquat. Nous imaginons les douleurs au dos, aux épaules, au coup, dans les avant-bras et dans les cuisses que peuvent ressentir les pilotes à l’issue d’une course de 24 heures. Prendre le guidon de cette Suzuki (même à l’arrêt) permet de prendre conscience du défi physique que les 24 Heures Motos représentent pour un pilote. Cela suscite le respect et l’admiration pour ces athlètes du bitume.

©️ ACO/Mickaël Choplin
©️ ACO/Mickaël Choplin

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