Quel est l’état d’esprit de votre équipe à l’aube de la 47e édition des 24 Heures Motos, notamment après avoir remporté le titre de Championne du monde d’endurance et obtenu la deuxième place au Mans l’an passé ?

« Gagner les 24 Heures Motos en 2009 a été l’une des expériences les plus excitantes de ma vie. L'année dernière, comme souvent, nous nous en sommes encore approchés, mais une chute sur une trace d'huile dans la nuit et une inattention lors d'un arrêt au stand ont contrecarré nos chances de victoire. Pour gagner au Mans, il faut que tout soit parfait. Il faut de la performance, de la chance et une bonne tactique. Vous ne pouvez pas forcer le destin. Ce n'est pas une course de favoris, car il y a trop de facteurs imprévisibles qui déterminent l'issue de la course. Vous devez travailler intelligemment, être concentrés et voir ce qui se passe. L'accent sera une fois de plus mis sur le titre de Champion du monde. Si nous pouvons gagner des courses sur ce long chemin vers notre objectif, ce serait bien, mais ce n'est pas absolument nécessaire, comme F.C.C. TSR Honda France nous l'a montré il y a deux ans. »

Comment allez-vous préparer les 24 Heures Motos ?

« Cette année, nous n’avons pas débuté notre saison sur le circuit Bugatti, mais à Daytona. Pour être honnêtes, nous avons passé plus de temps sur la YZF-R6 que sur notre bien-aimée YZF R1, qui portera le numéro un en 2024. Néanmoins, je suis sûr que nous jouerons, à nouveau, un rôle important dans la chasse au titre de Champion du monde d’endurance. »

Quels facteurs pourraient vous permettre de remporter la course en 2024 ?

« Comme déjà mentionné, aux 24 Heures Motos, tout doit bien se passer. Il faut simplement que ce soit votre week-end, que les essais se passent bien ou mal. Seul le jour de la course compte. Comme les années précédentes, nous avons prouvé que nous disposions de l’équipage le plus solide, le plus cohérent et le plus intelligent. Tout le monde se connaît et est prêt à tout donner pour son coéquipier. Le fait que nous ayons les meilleurs pneus, à savoir Bridgestone, sur notre R1 n'est pas un inconvénient. Enfin et surtout, nous possédons la moto la plus sophistiquée de la grille. Nous connaissons la R1 par cœur. En d’autres termes, nous disposons de tous les ingrédients nécessaires, mais non essentiels à la victoire. Ensuite, il suffit d'un peu de chance et le menu est prêt. »

Comment êtes-vous parvenu à fiabiliser votre Yamaha la saison passée ?

« Pendant des années, nous avons toujours été les plus rapides avec notre R1 et nous avons décroché la pole position à plusieurs reprises. Toutefois, il nous manquait une victoire sur une course de 24 heures, car notre machine était conçue pour des épreuves de 8 heures. Depuis 2023, nous roulons à nouveau en configuration longue distance et le titre nous a montré que nous n’avions pas besoin d’attaquer les 24 Heures avec une fusée. Nous utiliserons la même tactique en 2024, même si nous disposerons de plus de puissance. »

En quoi le soutien de Yamaha Europe et Yamaha Japon est-il crucial pour les 24 Heures Motos et le FIM EWC ?

« Le YART n’est pas seulement mon bébé. L’ensemble du projet n’a de succès que parce que toute la famille Yamaha est pleinement impliquée. Yamaha Europe et Yamaha Japon nous fournissent le meilleur matériel et la meilleure main-d’œuvre dont ils disposent et cela a porté ses fruits. Cela vaut non seulement pour les 24 Heures Motos, mais pour toute la saison. »

Votre trio de pilotes est probablement le meilleur que vous n’ayez jamais eu. Comment cette synergie entre Marvin Fritz, Niccolò Canepa et Karel Hanika contribue-t-elle aux résultats de l’équipe ?

« Un jour, un journaliste m’a demandé quels pilotes je choisirais si je pouvais puiser librement dans chaque paddock (MotoGP, World Superbike, British Superbike, AMA Superbike). Ma réponse a été : Karel Hanika, Niccolò Canepa et Marvin Fritz ! Ce n’était pas un mensonge. Je sais que tous les chefs d’équipe racontent la même histoire, mais ces trois pilotes sont vraiment comme des frères. Ils n’ont qu’un seul objectif : gagner avec le YART. »

En tant que team manager, quelles sont les leçons que vous avez apprises au cours de vos nombreuses participations aux 24 Heures Motos ?

« J’ai appris à ne pas me réjouir trop vite, car il y a un sniper qui nous attend à chaque virage pendant 24 heures. »