Vous avez qualifié la 48e édition des 24 Heures Motos de « course la plus folle » de votre carrière. Qu’est-ce qui l’a rendue si particulière à vos yeux ?

« C’était ma neuvième participation aux 24 Heures Motos. J’y ai terminé quatre fois deuxième et une fois troisième. Les conditions météo ont rendu la course totalement folle. J’ai pris un bon départ, mais, dans le premier tour, j’ai chuté au virage du Raccordement. Même si c’était très tôt dans la course, cet incident nous a obligés à rester prudents, car ce virage est resté glissant tout au long de l’épreuve. Comme tout le monde a pu le constater, de nombreuses chutes s’y sont produites. Pendant la nuit, la ligne de course était sèche, mais le reste de la piste était mouillé. Si bien que dépasser les retardataires en pneus slicks était très périlleux. Survivre à cette course et la remporter a été un moment très spécial, et ça a été une étape importante dans la suite de notre saison. »

Vous avez remporté cette course le jour de votre anniversaire. Avec un peu de recul, comment décririez-vous l’émotion vécue à ce moment précis ?

« C’était aussi l’anniversaire de Max Neukirchner, ancien vainqueur des 24 Heures Motos qui fait désormais partie du staff technique de l’équipe, et de David Checa qui est également monté sur la troisième marche du podium. Pour nous tous, c’était donc un moment très particulier. Quand je regarde des photos ou des vidéos du podium, j’en ai encore la chair de poule. Remporter les 24 Heures Motos était un rêve pour nous alors c’était le plus beau des cadeaux que nous pouvions nous offrir. »

Après Max Neukichner, vous êtes le deuxième pilote allemand à remporter les 24 Heures Motos. Quelle est la nature de votre relation avec lui ?

« J’ai une excellente relation avec Max. Nous nous connaissons depuis de très nombreuses années, et nous nous soutenons mutuellement. Quand il pilotait en Superbike, il était aussi une idole pour moi. Aujourd’hui, il officie en tant que chef d’équipe du YART-Yamaha, et nous ne pourrions imaginer quelqu’un de mieux à cette fonction. Il fait un travail exceptionnel, et nous sommes très heureux de tout ce qu’il accomplit. »

Si vous deviez décrire la personnalité de votre Yamaha YZF-R1, quels mots utiliseriez-vous ?

« Je choisirais d’abord élégante. Ensuite, je dirais qu’elle est agréable à piloter, surtout dans les virages. Cela convient très bien au circuit Bugatti. Peut-être que nous ne sommes pas aussi rapides que nos rivaux en ligne droite, mais nous compensons dans les virages. Chaussée des pneumatiques Bridgestone, la Yamaha YZF-R1 est une machine incroyable. »

Vous avez signé le nouveau record du tour des 24 Heures Motos en 1’34’’489 lors des qualifications. Pourquoi les pilotes d’endurance mettent-ils un point d’honneur à démontrer leur rapidité alors que la course dure 24 heures ?

« C’est important d’être rapide lors des qualifications, car les cinq premières équipes obtiennent des points pour le classement général du Championnat du monde d’endurance moto FIM EWC. Décrocher la pole position représente donc déjà un bel avantage. Par ailleurs, nous sommes de plus en plus rapides, car le niveau du championnat progresse chaque année. Les équipes disposent de motos et de pilotes toujours meilleurs, et les pneumatiques ne cessent d’évoluer. Tout cela nous permet d’attaquer davantage et de signer des chronos toujours plus rapides. »

Vous remportez le titre mondial FIM EWC 2025 pour un seul point devant Yoshimura SERT Motul. Qu’est-ce qui fait de votre équipe un rival si coriace ?

« D’abord, nous avons accueilli Jason O’Halloran, qui avait peu d‘expérience en endurance. C’était donc difficile pour lui d’apprendre à connaître toutes les ficelles de la discipline. Malgré ça, il a remporté les 24 Heures Motos dès sa première course sous les couleurs du YART-Yamaha. Cela a rendu la victoire encore plus belle. Par ailleurs, le fait de décrocher le titre avec un écart aussi faible montre à quel point chaque point compte, même lors des qualifications.  Ce qui fait la force de notre équipe, c’est avant tout l’esprit de groupe. Tout le monde s’entraide et sait exactement ce qu’il a à faire. Cela rend les choses plus faciles pour tout le monde. »

Vous avez désormais deux titres mondiaux et une victoire mancelle. Quelle sera la prochaine grande motivation pour vous ?

« Chaque saison, notre objectif est clair : gagner toutes les courses. C’est notre mentalité. Notre prochaine motivation, c’est donc de remporter à nouveau les 24 Heures Motos, de gagner le Bol d’Or et de conserver notre titre de champions du monde d’endurance. Ce serait un rêve de devenir triple champion du monde d’endurance. Je pense cependant que ça va être encore plus difficile qu’en 2025, mais nous pourrons nous appuyer sur notre expérience. »

Quand on est vainqueur des 24 Heures Motos et Champion du monde d’endurance, a-t-on néanmoins des choses à améliorer dans son pilotage ?

« Nous pouvons toujours nous améliorer. En endurance, nous partageons la moto avec deux autres pilotes titulaires. Chaque année, nous avons des idées différentes pour l’améliorer. Nous nous aidons mutuellement, et nous comparons nos données. De cette manière, nous nous améliorons dans tous les domaines. »

À six mois des prochaines 24 Heures Motos, quelles promesses pouvez-vous faire aux spectateurs ?

« Je tiens d’abord à remercier tous les fans qui sont restés sur le circuit cette année pour nous soutenir malgré les conditions météo. En 2026, la compétition s’annonce plus relevée et plus serrée que jamais. Cela promet une course super excitante du début à la fin. Chaque année, les équipes progressent et tirent les leçons de leurs erreurs passées. Si bien que les écarts au tour se mesureront en millièmes de seconde. »

La billetterie de la 49e édition des 24 Heures Motos est ouverte. Réservez vos billets via la billetterie officielle de l’épreuve, et venez supporter Marvin Fritz et l'équipe YART-Yamaha, mais aussi  assister à une bataille entre les plus grands constructeurs de la moto pour une victoire prestigieuse.