Vous visez une troisième victoire consécutive aux 24 Heures Motos. Si vous y parveniez, quelle signification celle-ci aurait-elle pour votre équipe ?

« Ça signifierait que nous aurons effectué de bons essais hivernaux, que le week-end de course aura été remarquable, que nous n’avons commis aucun impair sur la moto ou dans les stands. Comme tout le monde, nous avons envie de ramener ce trophée à l’atelier, mais dans notre cas, c’est pour qu’il y reste définitivement. »

L’implication de Suzuki dans la compétition a changé. Quelle structure avez-vous mis en place afin de conserver cette dynamique de victoires aux 24 Heures Motos ?

« Ça n’a pas été une superbe nouvelle d’apprendre que Suzuki se retirait du Championnat du monde MotoGP et de l’endurance. Malgré tout, Yoshimura et Suzuki France avaient la volonté de continuer cette aventure humaine et sportive. Nous avons eu quelques sueurs froides durant l’hiver. Nous avons beaucoup travaillé pour essayer de trouver une solution. Nous avons décidé de mettre en place des opérations pour les 24 Heures Motos à travers une billetterie spécifique, des packs VIP. Nous avons créé un label avec le réseau Suzuki et les concessionnaires. C’est ce qui nous permet d’être présents cette année. »

Dans ce contexte, quelles évolutions allez-vous apporter à votre Suzuki ?

« Malgré le retrait de Suzuki, Yoshimura souhaite que nous soyons mieux que l’an passé. De ce fait, des petites améliorations vont être apportées sur la moto en termes d’amélioration du châssis, de position du faisceau électrique ou encore des modifications de connectiques. Ainsi, la machine sera plus opérationnelle, mais on ne peut pas dire qu’elle va gagner dix chevaux, être plus maniable ou qu’elle va permettre aux pilotes de freiner plus tard. C’est une évolution de moto telle que nous devons le faire. Lorsque vous préparez un plat en sauce, vous vous efforcez de toujours l’améliorer. C’est la même chose pour notre Suzuki. »

Pourquoi n’avez-vous pas encore réalisé d’essais hivernaux ?

« Nous allons réaliser trois jours d’essais en Espagne sur le circuit de Jerez, mais effectivement nous n’avons pas encore roulé. Les motos sont arrivées très tard et c’est ce qui explique ce décalage par rapport à nos concurrents. Il n’y avait pas, de la part de Yoshimura, l’envie de prendre la piste tôt, car cela représente un certain coût. L’idée c’était surtout de se concentrer sur des essais, peut-être tardifs, mais de les faire avec toutes les évolutions disponibles. Nous enchaînerons donc Jerez, les essais pré-Mans et la semaine de course. Nous ne sommes pas inquiets car nous ne prenons pas une direction opposée à celle de l’an passé. Les pilotes sont ultras motivés. Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers, car nous ne savons pas comment la concurrence a évolué. Dans tous les cas, nous serons présents. »

Cet hiver, vos adversaires se sont renforcés tandis que de nouveaux pilotes entrent dans la compétition. Quel regard portez-vous sur cette concurrence ?

« Nous voyons que l’endurance tient une vraie place dans le milieu de la moto. Ça fait quelques années que le promoteur du championnat et les organisateurs d’épreuves font en sorte que l’on assiste à de belles courses. Nous voyons également de nouveaux teams qui s’engagent, qui progressent et sur lesquels nous devons garder un œil, car ils sont à l’affut de la moindre défaillance des équipes officielles. »

Alors quelles équipes redoutez-vous le plus ?

« Cette année, beaucoup d’équipes vont se montrer rapides. Nous savons qu’il ne s’agit pas de gagner des courses pour être titré. Il faut être constamment aux avant-postes pour avoir une chance de devenir champion. Pour nous, la Honda #1 de F.C.C. TSR Honda France est une moto inquiétante. Je garde un œil sur la Kawasaki #11. La Ducati est passée près de l’exploit au Bol d’Or. Par conséquent, toutes les motos officielles nous font peur. Il y a beaucoup d’équipes susceptibles de gagner, y compris du côté des structures indépendantes. Les motos vont de plus en plus vite, mais ça amène parfois à des soucis techniques alors restons prudents. »